Le caractère fait-il le destin ? (I.Yalom-Le Problème Spinoza)

« Le caractère fait le destin. La nouvelle pensée psychanalytique, à laquelle Friedrich adhère, rejoint l’idéede Spinoza selon laquelle l’avenir est déterminé par ce qu’on a vécu, par notre personnalité physique et psychologique–nos passions, nos peurs, nos buts, nos obsessions, l’amour qu’on se porte à soi-même, la relation qu’on a à l’autre.

Mais considérons Alfred Rosenberg, prétentieux philosophe manqué, indifférent, peu aimant et peu aimable, dépourvu de curiosité envers lui-même, qui en dépit d’un sentiment personnel d’exclusion traverse la vie plein de suffisance, convaincu qu’il est de son importance. Friedrich, ou n’importe quel autre analyste de la nature humaine aurait-il pu prévoir la fulgurante ascension d’Alfred Rosenberg ?

Non, la personnalité ne suffit pas pour prophétiser. Un autre élément essentiel et imprévisible entre en jeu. Comment l’appeler ? La bonne fortune ? La chance ? Ou simplement le fait de se trouver au bon endroit au bon moment ? »

Irvin Yalom – Le Problème Spinoza


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